Le mythique Embrun

Jeudi 13 aout 2015, jour de l’épreuve du triathlon courte distance, le départ est prévu à 6h50 pour les femmes puis à 7h00 pour les hommes. Cette fois-ci nous sommes deux TNT à nous lancer. Avec Médéric, nous arrivons donc au parc à vélo une bonne heure avant le départ, les vélos, eux, avaient été mis en place la veille. Il fait nuit et on sent un mélange de tension et de concentration parmi les presque 900 triathlètes.

Il est temps d’enfiler la combinaison et de se rapprocher de la plage pour le départ, je me sens assez détendue mais peu confiante, c’est seulement mon deuxième triathlon courte distance et cette fois-ci il y a beaucoup de monde et surtout on est dans les alpes !! J’apprécie que le départ féminin soit anticipé de 10 minutes, même si cela ne me suffira évidemment pas pour sortir de l’eau avant les premiers hommes étant donné qu’il y a 1500m à parcourir et que j’espère le faire en un peu moins de 40 minutes.

La corne de brume résonne et les 190 femmes s’élancent. Je fais comme à mon habitude, une nage à mon rythme dès le départ sans forcer mon allure car même si je sens le peloton s’éloigner rapidement devant, la matinée sera longue. Et puis avant même d’arriver à la première bouée (correspondant à peu près au tiers de la distance), je recolle au groupe devant moi et dépasse plusieurs femmes. Les sensations sont bonnes, l’eau est à une température idéale et alors que je rejoins la seconde bouée indiquant le retour en direction de la plage, les premiers concurrents masculins passent (rapidement) à mes côtés avec plus ou moins de contact. Le retour face à la plage est accompagné de vaguelettes qui viennent fouetter le visage, il faut tenir le rythme et ne pas se relâcher. Me voilà déjà sortie de l’eau sur le (beau) tapis bleu, je jette alors un regard sur ma montre et je vois 32min… waouh, je n’aurai jamais espéré un tel chrono. Ravie, je cours donc rejoindre mon vélo pour m’élancer avec lui sur les 44km en espérant y passer 2 heures maximum.

Avec les conseils reçus concernant le parcours vélo, je m’élance prudemment puisque le dénivelé positif commence dès le premier kilomètre et se termine 20km plus tard, même si un passage descendant est également présent sur cette première partie. Je grimpe donc sans trop forcer, je me fais rejoindre assez rapidement par Médéric qui m’encourage avant de disparaitre loin devant. Je dois évidemment faire quelques passages en danseuse pour les pentes les plus « raides », pour plusieurs raisons j’ai une pensée pour Fabrice quand la difficulté est là, et puis je me surprends à doubler une dizaine de concurrents sur les 10 premiers kilomètres (j’avoue ne pas avoir compter la probable centaine de triathlètes qui m’ont rattrapé et laissée sur place). Le paysage est vraiment magnifique, l’ambiance est très agréable entre les participants et les sourires accompagnent les grimaces sur les visages, si bien que l’ascension se fait sans avoir vu le temps passé, et puis arrive la seconde partie du parcours : la descente !! Là je ne vous surprendrais pas si je vous dis que je descends prudemment et que plusieurs dizaines de vélo passent très rapidement à ma gauche. Mais tout de même, je suis moins crispée et joue moins avec le frein par rapport à mes précédentes sorties, j’ai alors une pensée pour mes « amis coachs de descente ». Et lors qu’arrive la vue plongeante sur le lac de Serre Ponçon, une émotion monte en moi et une petite larme s’échappe alors sur ma joue, un mélange de joie, fierté et soulagement d’avoir fait « le plus dur ». La dernière partie (environ 15km) est différente, un passage sur la nationale que l’on doit partager avec les voitures et camions, quelques faux plats montants et me voilà de retour sur Embrun, je pose le vélo au bout d’1h57.

J’enfile rapidement les runnings et c’est parti pour 10km de course autour du lac de Serre Ponçon. En fait il s’agit d’un aller retour sur 5km et là, moi qui d’ordinaire apprécie cette discipline, et bien, je fais vite la tête des mauvais jours car les mollets sont très douloureux et malgré la présence de nombreux spectateurs nous encourageant (grâce aux prénoms sur les dossards) je me mets à marcher quelques instants, et ce, à trois reprises avant la mi-parcours et son ravitaillement qui me rebooste un peu. Il aura fallu attendre le 6ème km pour que les sensations soient plus agréables mais je garde le regret de n’avoir pas eu le mental pour courir sur toute la distance car cela était totalement réalisable. Je termine la course à pied en 58min, fière d’être finisheuse du triathlon en 3h34 (757ème) et avec mon sourire habituel.

Pour résumer en une phrase : Je le referai avec énormément de plaisir !